Réflexions pour un cours commun POUBELLE

Carolyn pénétra dans la salle des professeurs, faisant claquer ses bottes sur le parquet sombre. Elle descendit la petite marche et regarda autour d'elle : elle était seule. C'est donc avec un léger soulagement que la jeune femme se dirigea vers la machine à café. Il faisait encore un peu frais, et elle désirait se réchauffer. C'est donc de l'index qu'elle pressa le bouton qui portait les mots "Thé vert".
Un petit verre cartonné tomba et la machine se mit à émettre d'étranges sons. Carolyn se pencha, intriguée. Elle avait rarement utilisé ce genre de machine, et elle ignorait que l'eau de son thé était en train de chauffer. Croyant que le distributeur était détraqué, elle le secoua avec force de sa main droite, en vain. L'imposante machine ne bougea pas d'un pouce et la jeune professeur attendit donc son thé, sans cesser de guetter cette machine infernale.
Quelques minutes plus tard, elle entendit un liquide couler : son gobelet était en train d'être rempli d'un thé délicatement parfumé. La jeune femme huma les vapeurs avec plaisir, tout en plongeant sa main libre dans différents bocaux afin de saisir une touillette et un sucre.

Enfin, la machine cessa de gargouiller et laissa place au silence pénétrant de l'Académie. Carolyn empoigna son gobelet sans pour autant le boire. A pas lents, elle se dirigea vers la fenêtre : d'ici, on voyait les écuries. Du regard, elle chercha son étalon, sans le trouver. Elle ne connaissait aucun des chevaux qu'elle avait sous les yeux : c'étaient probablement ceux des élèves. La jeune femme trempa son sucre tout en regardant distraitement le thé monter dans le sucre par capilarité. Enfin, le morceau se désagrégea alors que quelques miettes étaient encore collés sur les doigts fins de Carolyn. Avec délicatesse, elle les suça quelques secondes avant de regarder à nouveau par la fenêtre.
Le prof de western l'avait appelé, lui demandant de venir en salle des professeurs. Elle attendit donc que son collègue arrive et lui fasse part de ce qu'il voulait lui dire.

Je vois que vous êtes ponctuelle, Miss Lamberg, et je suis heureux aussi que vous soyiez venue. Si je vous ai contactée, c'est parce que j'ai eu une idée. Peut-être, si vous êtes d'accord, pourrions-nous rallier course et western dans un seul et même cours commun. Je veux dire par-là que je ne crois pas que le western soit une discipline que les élèves connaissent beaucoup ici et je voudrais leur montrer qu'elle ne veut pas simplement dire mener son cheval en rênes longues et être assis dans une selle trop confortable. Parce que, voyez-vous, je crains qu'ils ne soient pas très intéressés par ma matière et ça m'attriste un peu puisque je sais que s'ils savaient au moins comment un cheval doit avoir de la dextérité, de la souplesse, de la vitesse et un sens du toucher remarquable, ils prendraient plus de temps pour se pencher sur cette discipline.

Comme je sais que vous êtes professeure de course, je sais aussi que les élèves sont plus tentés par cette discipline que par la mienne et je me demandais si nous ne pouvions pas faire un écart dans notre planning respectif afin de constituer ce cours commun. Ainsi, vous pourriez montrer aux élèves sur un parcours de Barrel Race, de Pole Bending ou même de 8 Flag Race ou Big T comment maximiser le galop de leur cheval sans pour autant le fatiguer et je m'occuperai du contrôler, des mains et des aides. Qu'en dites-vous, Miss Lamberg?

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