***Détente***[libre]

Mack marchait sur la plage, ses pieds s’enfonçant dans le sable fin et blanc. Elle regardait la mer sans vraiment la voir, sentait ses embruns sans vraiment les sentir, écoutait le roulement des vagues sur la plage sans vraiment l’entendre. Il était difficile de savoir ce à quoi pensait la jeune asiatique qui était totalement perdue dans les méandres de sa pensée sans savoir elle même à quoi elle pensait. Le regard presque vide, elle fixa le bar. Tout le monde rigolait autour d’un verre, quelques effluves d’alcool venaient aux narines de la jeune femme. Elle connaissait bien cette odeur pour en avoir souvent consommé et d’autres souvenirs lui montaient au nez, lui donnant presque la nausée. Elle s’arrêta et ferma les yeux, se rapprochant de l’eau pour respirer l’odeur marine.

« Oublies tout ça, oublies tout ça. »

Elle inspira profondément, se mordit inconsciemment la lèvre inférieure. Ce n’étaient que des souvenirs et ces souvenirs ne devaient pas ressurgir. Elle devait oublier, tout oublier. Son passé ne pouvait et ne devait pas resurgir ou tout ce qu’elle s’était efforcée d’entretenir disparaitrait. La jeune femme ouvrit les yeux et admira la mer. Pour la première fois, elle se revit au Japon. Pour la première fois, elle se revit avec son père sur la plage étant petite, courant dans le sable, cherchant des coquillages, l’eau claire venant doucement mouiller ses pieds de petite fille. Son père riait et elle riait comme elle n’avait jamais vu son père rire. Ses yeux étaient bruns, comme maintenant mais ses longs cheveux étaient raides et noirs et elle avait une frange qui tombait devant ses yeux. Son visage juvénile avait déjà quelques traits semblables à la jeune femme qui se tenait, droite et fière devant la mer. Soudain, Mack secoua la tête, rejetant ce souvenir qui la rendait triste et heureuse à la fois. Il n’était pas possible de ressentir ces deux sentiments ensembles, ils étaient trop contradictoires. Elle soupira et se tourna vers le bar.

« Aller ma belle, go. »

Elle inspira profondément l’odeur marine et pénétra dans le lieu bondé. Elle ne voulait pas rester ici, les gens ne lui inspiraient pas confiance. Elle se dirigea donc immédiatement vers le barman et prit une consommation : un diabolo menthe. Ok, ça faisait un peu gamine mais elle ne voulait pas revivre ce qu’il s’était passé quelques années plus tôt. Puis, elle paya et sortit du bar, ne voulant pas rester dans ce lieux ou empestaient l’odeur de l’alcool mélangée à la transpiration, tout ceci ne lui inspirait pas confiance. Elle partit donc sur la plage et s’assit dans le sable fin, son verre à la main, aspirant le liquide frais par la paille. Il ne faisait pas très chaud, même à côté de la mer mais ce n’était pas non plus déplaisant de se poser quelques minutes en oubliant l’Académie et toutes les tensions que les élèves devaient ignorer. Il était très dur de vivre dans cette académie mais Mack se connaissait et savait que ses nerfs étaient suffisamment endurcis pour que cette compétition ne la touche pas. Mais elle connaissait aussi la Mackenzy faible, perdue, sans sa carapace et savait que si elle se révélait ainsi, elle ne supporterait pas longtemps la compétition de l’Académie. Fermant doucement les yeux, Ikuno but une gorgée de liquide et se promit d’oublier l’Académie le temps d’une soirée.

Mack’ admirait l’horizon, le soleil. La mer était calme et quelques vagues agitaient la surface limpide du liquide. Tandis qu’elle se concentrait sur l’élément face à elle, elle n’écoutait pas tellement ce qui se passait dans son dos. Elle n’avait pas remarqué le Dryness qui s’approchait dans son dos. Par contre, elle l’avait remarqué quand elle était rentrée dans le bar. Après avoir fait abstraction des élèves qui riaient et beuglaient comme des vaches dans tout le bar, ses yeux s’étaient posés sur l’homme assis seule près d’une table. Il était entouré de deux Africains et d’un père et de sa fille. Le regard de la jeune femme avait été surtout attiré par le regard triste de la petite fille avant de se poser sur le jeune homme assis seul à sa table devant un coca. Mack, quand à elle, était très observatrice et se souvenait parfaitement avoir croisé ce jeune homme dans les couloirs sans y faire attention. Ses yeux s’étaient posés sur son badge de Dryness Mountain. Encore un. Visiblement, l’Académie d’Hécart se remplissait rapidement. Mais elle ne jugeait pas tellement sur les apparences, plutôt sur ce que ce cher jeune homme était capable de faire. Et tout ça, elle le saurait forcément car de retour à l’Académie, ils seraient en compétition et elle saurait ce à quoi pensait cet être derrière ses airs de beau gosse inaccessible. Puis, elle avait payé et était revenue près de la plage pour admirer l’eau et pour respirer une nouvelle fois l’air marin. D’ailleurs, c’est ce qu’elle fit. Fermant doucement les yeux, elle inspira profondément une bouffée de cet air dont l’odeur était chargée en sel. C’était quelque chose d’assez enivrant. Cette odeur, elle ne pourrait jamais l’oublier comme elle n’oubliait pas les balades sur le port aux côtés de son père. D’ailleurs, son esprit s’était remis à vagabonder sur son père et son passé quand elle entendit un cliquetis derrière elle. Elle préféra éviter de se retourner mais un deuxième son la fit se retourner finalement. Il eut raison donc de ses pensées, chose qui ne la contrariait pas forcément car elle n’aimait pas penser au passé ni à sa famille et encore moins à son père. Ses yeux bruns se posèrent donc sur la personne qui avait provoqué ce bruit et à sa grande surprise, elle découvrit le Dryness du bar. Ses sourcils se froncèrent légèrement mais elle ne dit aucun mot. Elle se tourna de nouveau et admira le soleil couchant. Si elle avait ses fusains et son cahier de dessin, elle aurait immédiatement immortalisé ce moment. Malheureusement, ils n’étaient pas là sous sa main. Ainsi, elle préféra se reporter sur ce magnifique spectacle, ses pensées vagabondant de nouveau vers son passé quand une nouvelle action du jeune homme la sortit de ses rêveries. Celui-ci s’était assis sur le sable et semblait perdu dans l’horizon infini qu’offrait la mer. Un sourire éclaira son visage. Elle profita qu’il ne soit pas loin pour le détailler. Non pas qu’elle cherchait à l’évaluer physiquement mais les traits de caractère se révèlent parfois sur une personne autrement que lorsqu’elle parle. Puis, elle se décida à ouvrir la bouche.

« Tu aimes la photo ? »

Oh, sujet guère intéressant mais, ce n’était pas tellement pour engager la conversation. En fait, elle voulait le connaître car sa curiosité de connaître le plus de personnes possible prenait souvent le dessus sur sa raison. De plus, elle aurait aimé savoir s’il était doué et si ses photos étaient belles. Ainsi, elle aurait put, peut-être, se procurer un exemplaire de la photo qu’il venait de faire. Et puis, pourquoi pas lier une relation d’amitié avec une personne. Certes ils n’étaient pas de la même Académie mais pas tout le monde n’est aussi détestable que Hécart. Celui la, elle ne l’appréciait guère et avait entendu beaucoup de rumeurs prétendant que les Dryness ne l’appréciaient pas tellement non plus. Pourtant, elle, elle appréciait sa directrice de maison : Olivia Lazerfield. Elle semblait être gentille et le courant était tout de suite passé lorsqu’elle leur avait fait un discours de bienvenue. Son regard se reposa sur le Dryness et elle attendit sa réponse en silence. Après tout, ce n’était pas quelque chose d’essentiel mais bon, elle préférait qu’on lui réponde, c’était toujours une marque de respect et de politesse !

Mack ne fut pas étonnée de ne voir aucun sourire sur le visage du jeune homme et elle ne s’intéressait que très peu à ce genre de choses. Elle n’avait envie de rien et surtout pas de faux sourires et de faux semblants comme les gens de Flowried savaient faire. Elle resta donc avec son sourire poli qui disait très peu de choses sur sa manière de penser. Il lui répondit sur un ton un peu froid mais ça ne l’intéressait pas plus qu’un sourire. Il lui tendit son appareil photo et elle prit précautionneusement l’objet entre ses doigts longs et fins. Appuyant sur les flèches pour voir se défiler les photos, elle admira longuement celle qu’il avait prise de dos d’elle-même. Ce n’était guère qu’elle était narcissique mais plutôt que la manière dont il avait prise la photo l’intriguait. La manière dont il jouait avec la lumière, les détails de cette photo, tout dans cette photographie faisait ressortir une vague d’émotion à la jeune femme. Elle détourna les yeux. Trop de souvenirs revenaient en elle. Elle posa l’appareil photo sur ses genoux et se mordit la lèvre inférieure. Ses souvenirs remontaient à la surface, tout ce qu’elle avait voulu oublier, tout ce qu’elle ne voulait plus jamais subir, tout ça remontait à la surface. Elle se souvenait de ce bar enfumer, des effluves de l’alcool et de la drague. Des éclats de rire revenaient à ses oreilles, elle se revoyait, complètement ivre, riant avec des hommes, se laissant toucher là où elle ne l’aurait jamais osé en temps normal. Peu à peu, elle se revit monter les escaliers en bois brut du bar. Elle n’aurait jamais dû se souvenir de cette partie de la soirée car elle était ivre mais ces souvenirs remontaient toujours clairement en son esprit quand elle était particulièrement sensible. Elle ressentait le corps de cet homme contre le sien, ses gestes brutaux, les larmes coulant sur son visage juvénile puis l’autre qui entrait. Elle se souvenait de tout très clairement et se souvenir n’avait jamais quitté son esprit. Elle se mordit plus fortement la lèvre inférieure et inspira un bon coup. Elle se moquait de pleurer devant quelqu’un mais n’aimait pas que cela l’affaiblisse ce qui était le cas. En cette nuit fraiche et claire, elle se sentait vulnérable et les hommes qui sortaient du bar ne lui inspiraient pas confiance. On sentait de là l’odeur puérile de l’alcool et toutes leurs pensées sordides se versaient sur la jeune femme sans qu’elle eut besoin de les rencontrer. La nausée vint rapidement s’emparer de Mack qui tendit son appareil photo au jeune homme et se leva.

« Et bien, tu prends de très belles photos, j’espère avoir l’occasion de les admirer une nouvelle fois. A bientôt peut-être. »

Elle sourit au jeune homme et se leva. Elle avait légèrement le tourni mais ce n’était pas dû au diabolo à la menthe ou au jeune homme à qui elle n’avait adressé que quelques mots. Elle marcha un peu plus loin du bar, s’approchant des arbres. Puis, une fois qu’elle se sut à l’abris de tout, elle s’appuya contre un arbre et inspira profondément. Cette pensée noire ne la suivait pas et elle eut un haut-le-cœur en y repensant. Après s’être ‘soulagée’, dirons nous, la jeune femme s’appuya contre un palmier. Sa tête la faisait souffrir. Des larmes coulaient sur son beau visage tandis qu’elle retombait dans l’horreur de ses souvenirs et l’horreur de son passé. Il était dur pour elle de repenser à tout ça mais personne ne devait jamais savoir et personne ne devait jamais la voir pleurer. « Les pleurs, c’est un signe de faiblesse » disait son grand père et il avait bien raison. Pleurer ? Jamais. Mackenzy se passa une main sur son front puis, elle s’assit contre le tronc du palmier. Elle n’était pas décidée à se relever et la rencontre sur la plage l’avait beaucoup plus chamboulée qu’elle ne l’aurait pensé. Le problème, c’est que ce n’était pas ce jeune homme qui l’avait mise dans cet état mais ses photos. Elles étaient prenantes, poignantes, saisissantes. Trop de sentiments que la jeune femme avait cherché à enfouir remontaient et elle ne voulait plus jamais être prise à ce genre de faiblesses. C’est donc ainsi qu’elle se redressa, sécha ses larmes et sortit de sa cachette, se mettant à marcher dans une autre direction que celle du bar. Ainsi, elle pouvait mieux réfléchir à ce qu’il venait de se passer.

Mack replongeait dans les tourments de ses pensées un peu sombres quand, à sa plus grande surprise, le Dryness vint la rejoindre. Que faisait-il là ? Avait-il l’intention de se moquer d’elle ? De la faiblesse qu’elle avait eu le malheur de montrer une fois dans sa vie ? Elle n’avait pas tellement l’intention de parler de ses soucis et s’apprêtait à lui parler avec toute la dureté qu’elle était capable d’employer lorsqu’on la surprenait dans ses moments de faiblesse. Mais à sa grande surprise, il ne lui posa pas cette question si habituelle pourtant. Elle n’eut pas le droit au petit mot inutile : ‘Ca va ?’ La réponse n’aurait pas été décevante. Mais là, il lui posa une question totalement différente. Cette question la déstabilisa légèrement. Elle se tourna vers lui et plongea ses yeux bruns dans les yeux bleus marines du jeune homme. Elle eut un léger sourire. Même dans les pires moments qu’elle affrontait, elle souriait toujours. Elle ne savait pas si c’était une qualité mais c’était un des traits de son caractère. C’est donc avec ce faible sourire qu’elle répondit.

« Oui, je suis à Freedom Creek, chez Hurricans River. Tu y es aussi non ? J’ai la vague impression de t’avoir déjà croisé. »

Elle garda son sourire mais ne dit rien de plus. Elle était un peu gênée, il fallait le reconnaître. Elle ne connaissait même pas le prénom de cet homme. Et en plus, il était chez les Dryness Mountain. Quoi de plus terrible que ça pour la compétition entre les Académies. S’il prenait la compétition autant au sérieux que les autres Dryness, elle se doutait bien qu’il se servirait des sentiments que la jeune femme pour pouvoir lui faire du mal. Elle espérait avoir tort car elle détestait qu’on l’attaque pour son passé et ce qu’elle ressentait. Mais bizarrement, elle avait eu l’impression depuis qu’elle avait rencontré le jeune homme brun qu’il n’y avait plus tellement de compétition dans l’air. Elle savait qu’elle aurait dut se présenter mais elle réfléchissait à toute vitesse. A ce moment là, ses pensées l’avaient quittée, elle n’y songeait plus. Pourtant, ça lui retomberait dessus. Le passé nous rattrape toujours. Voilà ce que lui avait appris la vie. Et aujourd’hui, la vie venait de lui apprendre qu’elle ne devait plus se faire rattrapée par ses sentiments. C’était assez étrange de savoir qu’elle venait de craquer devant quelqu’un qu’elle ne connaissait pas alors qu’elle n’avait jamais craqué devant ses amis ou petits amis. Elle replongea son regard dans les yeux bleus du jeune homme. La nuance de couleur autour de ses pupilles noires était assez prodigieuse, elle se devait de le reconnaître. On aurait presque dit un océan sombre qui s’agitait. Mack adorait s’intéresser aux gens. Elle était de l’avis de ceux qui disent que les yeux sont le seul moyen de savoir à quoi pense réellement quelqu’un. On a beau se contrôler, les yeux sont incontrôlables et vous trahissent tôt ou tard. Finalement, elle décida de révéler son nom à l’inconnu. Au moins, elle connaîtrait une personne de plus dans l’Académie.

« Je m’appelle Mackenzy Ikuno mais tout le monde m’appelle Mack. »

Elle sourit. Elle n’avait rien ajouté de comique après ça car elle-même n’était pas d’humeur à rire. Et puis, elle avait décidé de mettre ses relations avec les hommes en suspend depuis qu’elle était entrée dans cette Académie et elle n’avait pas l’intention de faire de l’humour avec quelqu’un qu’elle venait à peine de rencontrer et qui semblait plus sombre que les autres personnes qu’elle avait rencontré auparavant. Et puis, elle n’avait rencontré que très peu d’hommes et ne s’en plaignait pas. Ainsi, elle pouvait mieux se concentrer sur son avenir et sur son travail plutôt que sur les amours et tout ce qui finissait par arriver. Ses yeux bruns trahirent à nouveau ses pensées. Voilà qu’elle repensait à cette maudite soirée. Elle ferma doucement ses paupières. Celles-ci lui brûlaient. Sa gorge était serrée. Elle savait que pour pouvoir respirer, elle devait, elle devait arrêter de se retenir mais elle ne pouvait pas. Derrière ses paupières closes, toutes les images revenaient. Elle revoyait tout ce qu’elle ne voulait pas voir. La jeune femme secoua la tête, essayant vainement de chasser ses pensées. Il lui avait fallut deux ans pour oublier et même pas deux photos pour que tout ressurgisse. Tout ça c’était la faute du Dryness, uniquement sa faute. S’il ne lui avait pas montré ces photos elle n’aurait pas… elle ne se serait jamais mis … Mais était-ce vraiment la faute du Dryness ? Quoiqu’il arrive, c’était elle la première fautive, elle qui s’était laissée prendre dans le cercle. Elle qui était responsable de tout ce qui s’était passé. Elle revoyait de plus en plus nettement le visage de cet homme et prit une profonde inspiration. Ouvrant les yeux, elle revit le visage du Dryness devant elle et ses yeux. Elle ne voulait pas se perdre de nouveau dans leur océan de couleur et préféra se remettre en marche.

Mack’ eut un vague sourire à sa réponse. Il n’avait pas l’esprit de compétition ? Cette Académie allait surement le transformer. Même si elle n’était arrivée que depuis quelques semaines, elle savait qu’avec la pression mise sur les élèves, tout le monde craque un jour. Pourtant, elle ne dit rien, son regard se fixa sur la mer. Elle était magnifique. On distinguait de moins en moins la surface sombre car le soleil disparaissait peu à peu. Les yeux de la jeune femme se reposèrent sur le Dryness. Il ne lui avait pas dit son prénom. Tant pis, elle ferait avec. Elle n’avait pas besoin de connaître son prénom. Au cas où, si un jour elle le croisait dans la rue elle l’appellerait : « Eh mon bel inconnu de la plage qui m’a fait pleuré à cause de tes photos, je dois te parler ! » Ou alors, peut-être qu’un simple : « Eh l’homme mystère » suffirait. Elle sourit à cette pensée. Comme je disais, même dans les pires moments, elle arrivait toujours à sourire.

« Tout le monde dans l’Académie a cet esprit. C’est une habitude à prendre … »

Elle avait dit ça d’un ton dégagé. Après tout, ce n’était qu’une Académie et elle-même commençait à prendre cet esprit de compétition. Elle avait toujours était quelqu’un d’ambitieux et de légèrement intéressé. Pas intéressée au point d’en devenir malsaine mais suffisamment pour pouvoir réussir dans sa vie. Avant, elle n’aurait pas hésité à faire plusieurs choses plutôt indécentes pour réussir sa vie mais à présent, depuis cette agression, elle n’était plus prête à beaucoup de choses. D’ailleurs, elle n’avait plus fréquenté d’hommes depuis. Son regard se posa sur le Dryness. Il fuyait son regard ? Intéressant. Elle n’aimait pas tellement les gens dont le regard était fuyant. C’était assez malsain et la mettait toujours mal à l’aise. Pourtant, elle ne dit rien. Elle n’avait pas envie de parler de ses origines mais décida quand même de lui répondre. Elle savait que si elle devait parler de ses origines, peut-être devrait-elle également parler de son histoire et ça, elle ne voulait pas. Aborder son passé ne l’aider pas à évoluer. Elle ne voulait pas parler de ça, elle avait grandit et mûrit grâce à son passé mais elle ne voulait plus jamais le revivre.

« Je suis en effet japonaise. Je suis née au Japon, à Tokyo mais mon père adorait les Européens. Il aurait voulu être caucasien et il m’a donné un nom Européen. »

Elle sourit. Elle était fière de son prénom mais n’aimait pas les raisons qui avaient poussées son père à l’appeler ainsi. Sa mère n’avait rien dit à ce sujet d’ailleurs, d’après ce que son père lui avait raconté. Elle n’avait pas tellement connue sa mère, celle-ci étant morte lorsqu’elle n’avait que deux ans. Elle ne gardait pas de souvenirs de sa mère sauf un jour où celle-ci l’avait prise et serrée fort contre elle. Ou alors n’était-ce qu’un rêve de petite fille ? Elle ne savait plus. Ca faisait trop longtemps. Avant, ça la bouleversait de savoir que sa mère était morte mais elle s’était rapidement remise et avait presque trouvé ça normal. Après tout, elle n’avait jamais eu de mère, ce n’était donc pas en voulant à tout prix la revoir qu’elle pourrait vivre normalement. De nouveau, elle dût sortir de ses pensées. Le ciel s’assombrissait de plus en plus et elle frissonna à l’idée de rester seule avec ce Dryness. Elle n’aimait plus rester dans l’obscurité seule avec un homme, ça ne la rassurait plus, que ce soit son père ou son meilleur ami, un courant d’air suffisait à l’effrayer. Et puis, elle ne connaissait pas ce jeune homme et ne voulait pas risquer de vivre la même chose. Le souffle du vent la faisait frissonner, les cris des oiseaux lui faisaient peur. Elle essaya de cacher sa gêne et mordit sa lèvre inférieure avec plus de force. Sa gorge se serrait de nouveau. Elle ne regarda pas le Dryness. Si elle avait put, elle se serait enfuie à toute jambe pour fuir cet homme qui l’effrayait, fuir ce souvenir qui la hantait.

Elle avait peut-être raison , peut-être que cette académie allait le forcer a avoir un certain esprit de compétition. En faite , dés qu'il étudiait il avait toujours tout réussi , il n'avait jamais eu besoin de se battre pour avoir des bonnes notes ou pour " écraser " les autres , car il les écraser de toute manière par sa faculté d'apprentissage. Si il était venu ici , c'était parce que Jane lui avait demandé. Cette ancienne championne de Dressage , atteinte de la sclérose en plaques l'avait recueillit et aimé comme un fils. Elle l'avait sauvé en mettant sur sa route un étalon gris , Arod ,grâce a elle , sa vie avait prit un autre tournant. Elle l'avait sorti de ses problèmes lui avait offert une maison , de la chaleur de l'amour aussi. Quand elle sentit que son heure allait venir , elle vendit tout ces chevaux sauf Arod. Matthew aurait voulu l'accompagner jusqu'à la fin , mais elle ne le voulait pas, elle voulait mourir seule dans sa maison , dans ses écuries. Elle lui avait donc offert son inscription ici , lui faisant promettre d'y arriver. Après tout rien que pour elle , il allait peut-être falloir que son esprit de compétition se mette en route.
Matthew remarqua soudainement qu'il avait oublié de dire son prénom, cela lui arrivait assez souvent. Un prénom ça prouvait l'existence d'un personne...

- Tu as sûrement raison.... Au faite je m'appelle Matthew Smith

Smith , un nom pitoyable , mais c'était ainsi qu'on nommait la plupart des orphelins.
Au fur et à mesure de leur marche solitaire , sous une nuit naissante , son regard fuyait de moins en moins même si il restait toujours distant , celui ci arrivait à soutenir le regard noisette de la jeune femme. Son nom lui paraissait pitoyable , mais on nomme souvent les enfants abandonnés avec des noms assez courant. Il l’écouta attentivement les paroles de la jeune femme bien que courtes.
Elle avait donc eu un père. Matthew ignorait totalement ce que s’était. Il avait bien eu un père adoptif , mais matthew avait été adopté à 5ans. Malgrés les effort de ce « père » leur relation ne fut jamais celle que l’on pouvait appelé « père et fils ». Oui Matthew le respectait mais ça en restait là. Il était juste une personne qui l’hébergeait , un ami , un conseiller , mais pas un père.
Le jeune homme était très sensible aux autres , il sentit donc que Mack se tendait au fur et à mesure que la nuit montait. Il était facile à comprendre qu’elle avait peur de rester seule avec lui en pleine nuit. Apres tout ça pouvait se comprendre. Matthew tourna la tête , il était possible de se rentre à l’académie par bus , ou du moins il pouvait partir vers le haut de la plage , là bas il y avait toujours du monde. Matthew regarda l’heure , sa montre indiquait 19h34 , il était assez tard pour une journée d'hiver. Et en plus il avait faim.

- Il y à un bus pour l’academie dans 20min , tu restes ici ou tu rentres?

Matt passa sa main dans ses cheveux , et cette fois ci , il posa son regard bleu et confiant dans le regard de Mack. Un couple passa à côté d’eux , il les regarda passé , sans aucune envie , les relations amoureuses , il n’en voulait plus . Désormais il n’avait plus aucune envie de s’engager dans une relation ou même d’avoir une relation d’un soir. Il ne voulait pas se poser de problème donc il éviter tout cela , avec une facilité assez déconcertante.

Mack’ sourit à Matthew. Alors c’était comme ça qu’il s’appelait ? Matthew Smith. Smith était un nom de famille plutôt banal mais Ikuno n’était pas non plus rare dans le monde. Et puis, on ne juge pas les gens sur leur nom ou leurs origines mais sur leur caractère. C’est donc ainsi que Mack’ oublia légèrement son anxiété à la vue de la nuit qui tombait et afficha un sourire franc. Elle n’était pas en confiance avec lui car son air froid lui donnait la chair de poule mais il fallait reconnaître qu’elle préférait presque être accompagnée que seule et près de ce bar où des hommes ressortaient ivres morts. Elle répondit donc au jeune homme.

« Enchantée Matthew. »

Elle se tourna vers Matthew mais celui-ci semblait pensif depuis qu’elle lui avait parlé de son père. Peut-être avait-il été battu par son père ? Ou alors, peut-être que son père s’était enfui à la grossesse de sa mère ? Mack se posait beaucoup de questions quand tout à coup, elle se rendit compte que ce n’était pas son histoire et que ça ne la concernait pas. Elle avait également son histoire et elle n’aurait pas accepté que quelqu’un vienne fouiller dans son passé. C’est donc avec un sourire qu’elle écouta ce qu’il lui proposait. Partir ? Elle était tiraillée entre l’idée de partir, rentrer à l’Académie ou rester ici sur la plage sombre avec un inconnu. En fait, il fallait reconnaître que si l’autre avait voulu, il lui aurait fait du mal depuis longtemps. Ils remontaient une petite dune en pente douce, se dirigeant vers un coin un peu plus animé de la plage. Or, auparavant, ils étaient totalement isolés et s’il avait voulu tenter quoi que ce soit, il aurait été logique qu’il tente plutôt dans les coins sombres. Mack eut donc un vague sourire. Elle posa ses yeux bruns dans les yeux bleus de Matthew et répondit, d'un air dégagé.

« Non, ne t’inquiètes pas. Tant que tu ne me sautes pas dessus, tout va bien ! »

Elle sourit à Matthew. Le regard de celui-ci se posa soudainement sur un couple qui passait. Ca rappela quelques souvenirs à la jeune femme mais rien de suffisamment émouvant pour pouvoir lui redonner l’envie de se mettre en couple. Elle n’avait plus tellement confiance en personne depuis cet accident et se mettre en couple ne la tentait pas tellement. Elle préférait nettement rester célibataire et travailler pour devenir une des meilleures avec Ange III. Ange III, sa fierté, son cœur et son âme. Le seul être qui comptait dans son petit monde, elle l’aimait plus que son père. Le visage de l’asiatique se ferma légèrement quand elle pensa à son père. Elle ne l’aimait pas tellement. Tout ce qu’il lui avait fait ne l’avait pas aidée à aborder correctement la vie et à cause de lui, elle avait failli finir totalement détruite. Dès qu’elle voyait une photo de lui, ses yeux lançaient des éclairs et dès qu’elle lisait un message de lui, une vague de haine la submergeait. Parfois, elle enviait ces gens qui n’avaient jamais connu leur père car elle pensait que s’ils avaient eu le même père qu’elle, ils auraient préféré devenir orphelins. Elle n’aimait pas son père et quand on lui disait qu’elle l’aimait quand même au plus profond d’elle-même, c’était se tromper sur son compte et ne pas la connaître. Depuis l’année précédente, elle n’aimait plus son géniteur, il était totalement sortit de son cœur sans retour en arrière. D’ailleurs, pourquoi aimer un homme qui vous a fait souffrir ?

Matthew aurait put sourire après tout cette Mack était très sympathique. Mais , matthew se méfiait toujours des autres , il avait une certaine distance vis à vis deux. Le jeune homme passa sa main dans ses cheveux , une habitude prise. Finalement sa main se porta à la chaîne qu'il portait autour du cou. Il avait prit comme habitude de jouer avec le pendentif qui répondait au nom d'anne. Le jeune homme entendit petit à petit du bruit , il devait s'approcher d'une fête sur la plage. Une fête , même si Matthew préférait les éviter , il venait juste d'arriver ici , alors une fête ou tout au moins un moment de détente ne devrait pas être de refus.
Au fur et à mesure , il sentit la jeune femme se détente , mais elle restait toujours sur ses gardes. Remarque on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir , après tout Matthew avait un air assez inquiétant et étrange. Une apparence intrigante certes mais toute aussi repoussante. Le garçon comprit rapidement son inquiétude quand elle termina sa phrase. Elle devait surement avoir eu quelques problèmes assez important avec la gente masculine.


- D'accord j'éviterai de te sauter dessus.

Il tourna sa tête vers elle , lui lançant un regard amusé mais aussi compréhensif. Bref ce n'était pas matthew qui allait lui bondir dessus comme un sauvage. C'était une personne posé , et d'un calme naturel.
Quand ils arrivèrent au sommet de la but , le jeune homme aperçut en bas de celle ci , une fête au bord de la plage. Il plongea son regard bleu dans les yeux de Mack.

- On y va? On pire on saute sur le buffet puis on se casse ^^

Sans attendre la jeune femme , Matt s'élança , il avait faim , et a voir le monde sur le plage et les grandes tables le buffet devait être très intéressant. Matthew sourit intérieurement , il avait beau essayer empêcher Arod de se sauver pour aller ouvrir la graineterie , car l'étalon était un estomac sur jambes , lui était exactement pareil. Bien que solitaire , il était d'une nature assez curieuse , il se tourna alors vers Mack

- Comment s'appelle ton étalon bai?

Après réflexion , le jeune homme s'était souvenu d'avoir vu la jeune femme accompagné de son cheval se rendre au pré. Le beau bai devait donc bien avoir un nom.

Mack sourit à Matthew. Même si elle ne lui faisait pas confiance, elle ne se sentait pas en danger immédiat avec le Dryness et de toute manière, ils approchaient d’un coin très fréquenté de la plage. Elle entendait des bruits : de la musique, des voix qui criaient, des rires. Ils croisèrent une fille et un mec qui s’enlaçaient dans une étreinte interminable ce qui fit hausser un sourcil à la jeune femme. Les personnes présentes ne devaient pas avoir plus de quinze ans et même si les deux jeunes gens étaient en infériorité numérique, ils étaient en supériorité niveau âge. Bon, vous m’avez comprise quoi ! En tout cas, la jeune femme s’arrêta quelques minutes et retira ses tongs noires qu’elle prit avec deux doigts. Matthew répondit d’un air amusé et elle ne put s’empêcher de sourire. Il devait la trouver ridicule avec ce qu’elle venait de dire mais, il fallait bien le reconnaître, peu importe le regard des autres, d’autres filles auraient été brisées plus rapidement qu’elle. La jeune femme perçut tout de même une pointe de compréhension dans les yeux bleus du jeune homme ce qui dessina un sourire sur son visage asiatique. Elle prit la parole, d’un ton plus détendu qu’à un certain moment.

« Merci. J’me sens tout de suite mieux ! »

Elle garda ce sourire quelques minutes quand l’air frais et chaud vint lui caresser délicatement le visage. Elle sourit de nouveau et inspira profondément l’air marin qui venait chatouiller ses narines. Puis, une odeur de saucisse grillées vint se mêlé à l’odeur maritime. Elle fronça les sourcils et fut sortie de ses pensées par la voix de Matthew. Sauter sur le buffet ? Bien sur, il s’attendait à quoi ? Mackenzy Ikuno venant demander poliment si elle pouvait se servir dans le buffet. Ce serait une nouvelle. Un jour à marquer comme férié dans le calendrier mondial. Matthew s’élança, la jeune asiatique à sa suite. Les gens semblaient pensé qu’ils étaient invités à la petite fête car il y avait une bonne centaine de personnes et beaucoup ne s’étaient pas rendus compte de l’arrivée des deux jeunes personnes. Ils s’arrêtèrent devant le buffet et la damoiselle huma l’air. Une odeur délicieuse s’échappait des mets posés sur la table et elle ne put s’empêcher de les humer avec délectation. Un serveur vint les accoster et lui donna une assiette avec un sourire. L’Hurricans répondit à ce sourire et se servit de quelques petits plats : elle prit un peu de salade, des saucisses, des pommes de terre et des champignons. Ba voui, on dirait pas comme ça mais les bars et les diabolos menthe, ben ça creuse. La jeune femme se servit également un verre d’eau et partit s’asseoir au bord de la mer. Juste avant d’aller s’asseoir, le Dryness lui avait posé une question qui trottait encore dans l’esprit de la jeune femme. Comment connaissait-il donc la robe de son cheval ? Et puis, elle ne lui avait jamais parlé de celui-ci. Enfin bon, elle n’était pas là pour faire une enquête de police sur les raisons du pourquoi. Elle lui avait répondu avec un sourire que son étalon s’appelait Ange III d’Erendil, que c’était un selle français de huit ans et qu’il était inscrit aux haras nationaux ce qui n’était pas d’une grande valeur aux yeux de Mack car il n’était pas encore reconnu et la jeune femme ne voulait pas le faire reproduire avant quelques temps. Et puis, elle n’avait pas de quoi se vanter que son entier était reconnu : il était plus âgé que nombre de chevaux de cette Académie et c’est donc de cette manière qu’il avait put être enregistré avant de venir dans les écuries d’Hurricans River*. Mack sourit. Elle adorait son étalon et celui-ci lui rendait plutôt bien. Elle retourna donc la question au jeune homme mais peut-être celui-ci ne l’avait pas entendue car il ne répondit pas. Ou alors elle n’entendit pas la réponse. C’est donc pour ça que la damoiselle venait de s’asseoir près de la plage, les pieds dans l’eau et réfléchissait tout en dégustant la nourriture dans son assiette.

Mack était là depuis quelques minutes. Elle grignotait sans grande conviction sa feuille de laitue un peu caoutchouteuse et n’arrivait pas à distinguer le goût de la salade. Elle appréciait les embruns de la mer sur son visage et ne put s’empêcher de retomber dans ses souvenirs. Elle se souvenait de nombreuses soirées sur la plage également lorsqu’elle était au Japon. Elle ne devait pas être plus âgée que les jeunes gens ici présents et était déjà entourée de toute sa petite troupe d’amis focus et hypocrites. Mais après tout, elle avait été jeune et insouciante, ne comprenant pas forcément que ses soit disant amis ne méritaient pas son amitié. En tout cas, elle se souvenait précisément d’une de ces soirées : elle était restée tard le soir et il ne restait plus avec elle qu’un de ses amis. Ils étaient tous les deux très attirés l’un par l’autre et il fallait reconnaître que c’était le seul avec qui elle avait gardé le contact depuis tout ce temps. Ils sortaient ensemble en quelque sorte mais se cachaient tout le temps. Ce jour là, elle avait décidé de ne plus le voir. C’était il y a moins de deux ans et depuis ce jour, elle avait souvent pensé à ce qui se serait passé si elle avait accepté de le revoir. Mais elle n’avait jamais cédé et depuis, ils ne communiquaient plus que par e-mail et leur amitié s’était lentement détériorée avec l’usure du temps. A présent, elle ne recevait d’e-mail que une ou deux fois par mois de la part de son ami et ils étaient souvent dépourvus de sentiments. C’était presque comme un fardeau de continuer de communiquer avec lui et elle ne savait pas vraiment pourquoi ils continuaient de s’écrire. Enfin, ça marchait comme ça après tout.

Soudain, un bruit de bousculade se fit entendre dans son dos. Elle se retourna rapidement et aperçut deux jeunes gens en pleine dispute. Ils semblaient tous les deux sous l’emprise de l’alcool et la jeune femme ne voulait pas tellement se faire remarquer. Mais visiblement les deux mecs l’avaient reconnue car ils se dirigèrent en chancelant vers elle. S’arrêtant de part et d’autre de la jeune femme, ils commencèrent à lui débiter des paroles bidons, sans aucun sens pour toute personne sobre. Elle ne retint qu’une chose : apparemment, ils venaient de l’insulter en la traitant d’aguicheuse à cause de son pantalon en toile beige et ses tongs. Ridicules donc. Ils ne méritaient même pas que la jeune femme ne leur jette un regard. Elle se tourna donc quand même, prenant de son confort personnel et de sa tranquillité pour leur expliquer avec gentillesse qu’ils feraient mieux d’aller voir ailleurs. Ils commencèrent à l’insulter et la jeune femme ne put s’empêcher de plisser ses narines devant l’odeur pestilentielle de l’alcool dans leur bouche. Elle leur reconseilla d’aller faire un tour ailleurs. Les deux jeunes hommes ne semblaient pas décidés à partir mais une nausée les envahit et ils partirent en courant pour se ‘soulager’ les entrailles. Soulagée, Mack n’eut à patienter qu’une petite minute avant de voir Matthew s’asseoir à côté d’elle. Elle sourit en l’entendant lui répondre. Même s’il n’avait que quelques minutes de retard, il lui répondit tout de même. Elle n’était jamais entrée dans les écuries des Dryness mais se souvenait d’un bel andalou gris qu’elle avait vu un jour dans un pré. Il avait une belle carrure de cheval de dressage mais elle ne voulait pas trop s’avancer sur cette possibilité car pas tout le monde ne voulait prédestiner sa monture dans une discipline particulière. Mack d’ailleurs aimait autant le CSO que le dressage quoiqu’elle avait une petite préférence pour le dressage. Elle sortit de ses pensées et sourit à Matthew.

« Oui, il m’a semblé avoir déjà vu un andalou un jour dans un pré. Si c’est lui, il est plutôt joli. »

Elle continua de grignoter quelques morceaux de sa nourriture. En fait, elle n’avait pas tellement faim mais d’une nature gourmande, elle avait rempli son assiette afin de s’empiffrer à sa guise. Ben voui, des fois, on veut s’empiffrer. Ben c’est exactement ce qu’elle voulait faire en cet instant préçis. Dur de croire qu’elle était plutôt mince alors qu’elle mangeait tout et n’importe quoi. En fait, c’était plutôt de nombreuses heures de sport en salle de sport qui lui permettait de garder un physique assez avantageux quoiqu’elle n’eut pas besoin de beaucoup de sport pour perdre du poids, le stress suffisant à lui faire perdre quelques grammes d’un coup. Et puis, elle faisait tellement de sport dans cette Académie depuis qu’elle était arrivée : équitation, jogging. Ca c’était sur, elle n’allait pas grossir avec toutes ces activités. Elle se passa une main dans les cheveux distraitement. Il n’était pas tard mais la nuit était déjà sombre. Quelques lumières provenant de la fête qui battait toujours son plein derrière eux pouvait lui permettre de voir les yeux bleus du jeune homme à côté d’elle. Elle soupira et s’allongea dans le sable, posant son assiette près d’elle.

Mack, dans ses songes, était partie dans un autre monde. Ses pensées vagabondaient sur toute la surface de l’étendue de mer qui s’éloignait à perte de vue devant elle. Elle n’avait pas souhaité répondre à ce qu’avait dit Matthew et ce n’était pas du tout pour le vexer ou quoi que ce soit mais bon, elle sentait qu’il adorait son étalon malgré ses mots. D’ailleurs, lorsqu’il les prononça, un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Elle parlait souvent de la même manière de Crashing Up, un jeune cheval qui venait d’intégrer l’Académie d’Hurricans River. Mais au fond, elle le trouvait vraiment attachant ce p’tit bout d’étalon. Elle repensait à la première fois qu’elle l’avait vu. Comme elle avait quand même rigolé sur son dos. Malgré que les secousses fussent rudes, il était très drôle de chevaucher ce genre de chevaux, totalement différent de son étalon calme et tranquille. Celui là sentait la jeunesse à plein nez et ses ruades juvéniles étaient toujours gratifiées d’un petit sourire de la jeune femme. Elle aimait beaucoup la difficulté et se confronter à celle-ci la rendait toujours fière d’elle et heureuse. D’ailleurs, elle avait bien apprécié sa séance avec l’entier quoiqu’elle ait parfois approché la terre de très près. Enfin bon, ses pensées se dirigeaient tout droit vers le bel entier gris pommelé quand soudain, elle fut tirée de ses rêves par les voix de deux filles qui hurlaient de rage. Elle fronça ses sourcils et se redressa légèrement. Elle n’aimait pas être dérangée surtout par ce genre d’histoires : deux filles qui se disputaient leur ‘mecs’ alors que ceux-ci étaient déjà en train de draguer d’autres donzelles à côté. C’était trop fort quand même. La jeune asiatique éclata de rire et entendit Matthew faire de même à côté. Elles étaient vraiment pitoyables. La jeune femme se rallongea donc et fut prise d’un fou rire incontrôlable. Son abdomen lui faisait mal tant elle riait. C’était tellement ridicule cette histoire et pourtant, elle se souvenait avoir fait la même chose un jour. Et voir ces deux filles se battre ainsi lui rappelait ce qui s’était passé ce jour là et elle ne put s’empêcher de se remémorer ces instants. Elle continuait de rire quand elle sentit Matthew qui se levait à côté d’elle. Elle se redressa légèrement et son regard se posa sur les deux jeunes gens qui revenaient à la charge. La jeune asiatique fronça un peu plus les sourcils et avec une pointe d’étonnement, elle en vit un la montrer du doigt alors qu’ils parlaient d’une voix pâteuse et totalement rendue incompréhensible à cause de l’alcool. Elle se leva également et ses yeux bruns se posèrent sur les deux jeunes hommes. Elle n’eut aucune réaction, réprimant même un sourire tant ils étaient ridicules : ils ne tenaient pas debout et puaient l’alcool à quelques kilomètres à la ronde. Elle allait ouvrir la bouche quand elle les vit chanceler de manière étrange. Ses sourcils s’arquèrent un peu plus. Ils semblaient avoir du mal à tenir debout ce qui réussit à arracher un sourire à la jeune femme. Elle ne put résister mais réprima son éclat de rire qui venait pourtant lui chatouiller les lèvres. Elle se tourna vers Matthew et murmura.

« J’pense que le mieux ce serait de les oublier. Ils vont pas tenir bien longtemps debout. Allons ailleurs tu veux ? »

Elle sourit. Ce n’est pas qu’elle voulait rester en tête à tête avec Matthew mais fallait reconnaître que même s’ils n’étaient pas impressionnant, ces deux là étaient totalement dangereux et ne se rendant pas compte de leurs actes et en plus, sous l’emprise de l’alcool, ce n’était pas bien raisonnable de les provoquer, déjà qu’ils n’étaient pas tellement en état de tenir debout. Et puis, c’est pas très courageux de se ‘’battre’’ contre des gens affaiblis physiquement et psychologiquement. Et enfin, même si Mack n’était pas du genre à baisser les yeux, elle n’aimait pas trop la bagarre et tout ça, elle préférait le dialogue. Elle était plus pacifiste et préférait faire marcher son cerveau que ses poings. C’est donc avec un sourire toujours indécrochable de son visage angélique qu’elle se pencha pour ramasser son assiette et ses tongs et se mit à marcher dans le sens contraire, s’éloignant légèrement des deux bourrés et de Matthew qui visiblement n’avait pas bougé.

Mack sourit à la réplique de Matthew. Elle n’aurait pas voulu rater ça en temps normal mais elle n’aimait pas tellement qu’on se ‘batte’ pour elle. Pourtant, c’était bien gentil de la part de Matthew. Mais vraiment, le combat n’aurait pas été équitable car même contre deux mecs bourrés, ils étaient deux et ils étaient bourrés donc deux fois plus dangereux car ne connaissant pas leurs limites. La jeune femme se tourna donc sur le brun qui venait la rejoindre. Elle afficha un sourire calme et posé pourtant, dans sa petite caboche, ses méninges tournaient à plein régime. Mais ce n’est pas encore l’heure de les dévoiler au grand public. Ainsi, elle préféra répondre, d’une voix un peu distante, chose étrange d’ailleurs chez elle, soit dit en passant^^.

« Je n’en doute pas mais tu te serais sali ! »

Elle sourit de nouveau puis, ses yeux se posèrent sur l’assiette du jeune homme. Elle avait un peu de sable mélangé à une sorte de truc gluant jaune. Visiblement, les deux bourrés avaient dû marcher dessus avec leurs chaussures pleines de déjections gastriques car l’assiette n’était plus tellement appétissante. Il la jeta donc à la poubelle. La jeune Asiatique regarda son assiette. Ses victuailles n’avaient subi aucun dommage et il y avait assez de nourriture pour deux, surtout qu’elle pouvait très bien se rationner. Elle tendit donc son assiette au jeune homme.

« Si tu en veux, sers-toi. »

Avant de dire ça, la jeune femme prit une saucisse dont elle croqua le bout délicatement. Elle apprécia quelques instants la saveur de porc légèrement salé. Puis, elle termina lentement la saucisse puis s’assit à côté de Matthew qui avait repris place dans le sable. La fête s’était éloignée avec tous ses petits fêtards qui seraient surement mal en point le lendemain. Mack vit Matthew s’allonger et chercher quelques chose dans le ciel. La jeune femme leva les yeux vers l’étendue noire au-dessus de leur tête et s’allongea également, constatant qu’il était plus facile d’admirer les étoiles allongée que debout. Elle s’allongea donc, la tête dans le sable, écoutant l’histoire du jeune homme avec intérêt. Elle adorait la mythologie mais n’aimait pas tellement la raconter aux autres, gardant précieusement pour elle tous les trésors qu’elle avait découverts sur la mythologie. Oui, c’était très égoïste mais on n’a jamais dit que Mack n’était pas égoïste. D’ailleurs, je dirais plutôt tournée vers elle-même qu’égoïste. Elle passa une main dans ses cheveux puis, une fois que le jeune homme eut terminé son histoire, elle ferma doucement les yeux, sa main droite posée sur son ventre. Elle réfléchissait et en profitait pour se reposer un peu également. Non pas que la présence de Matthew était fatigante, elle était très enrichissante, mais plutôt qu’elle ne dormait plus très bien depuis son intégration dans l’Académie. C’était certes normal mais quand même, la privation de sommeil n’est pas le meilleur moyen pour devenir la meilleure.

Mack restait allongée. Elle savait qu’à ce moment de la conversation, sa compagnie n’était pas intéressante mais peut-être que le jeune homme comprenait que la jeune femme soit dans ces états. En tout cas, elle n’avait pas tellement envie de discuter en fait. Le silence était parfois plus instructif que les paroles vaines et en l’occurrence, elle ne voulait pas dire grand-chose. Ses yeux à demi-clos, elle regardait également le ciel. Ses yeux s’ouvrirent soudain lorsqu’elle vit la voie lactée au dessus de sa tête. Puis, elle referma doucement ses yeux, ne s’occupant plus tellement du ciel et de ses étoiles qui ne l’intéressaient qu’à moitié. La jeune femme ne sut dire combien de temps s’était passé entre le moment où elle avait levé les yeux et le moment où elle s’était levée du sable, étirant par la même occasion ses muscles endoloris. Elle sourit à Matthew puis, elle se leva du sable et s’épousseta légèrement. Elle avait eu une envie folle. Elle fit glisser sa jupe sur ses hanches, dévoilant un bas de bikini orange puis retira son tee shirt. Ben voui, la jeune femme portait un bikini orange sous ses vêtements et elle avait décidé de le mettre comme ça, au cas où. La jeune femme se dirigea ensuite vers l’eau, le sable se soulevant légèrement sous ses pieds. Lorsqu’elle toucha le sable humide, un frisson la parcourut de haut en bas et elle eut un sourire. L’eau était froide dans l’océan mais dans l’océan pacifique également. Elle nageait souvent au Japon et même si elle préférait les températures élevées, elle était habituée quand même à nager dans de l’eau froide. Elle avança donc, l’eau arrivant jusqu’à ses chevilles. Elle était fraîche, c’est le moins qu’on puisse dire. Puis, elle avança dans l’eau jusqu’à la moitié de ses mollets. Un nouveau frisson la parcourut et elle continua de pénétrer dans l’eau froide. Celle-ci arrivée à ses hanches, la jeune femme se sentait presque mieux dans le liquide qu’à l’extérieur et c’est donc ainsi qu’elle continua d’aller dans l’eau jusqu’à ce que celle-ci lui arrive sous la poitrine. Elle se mouilla un peu le dos avec l’eau puis, elle se mouilla la tête. Puis, elle plongea littéralement dans l’eau. Mack resta quelques secondes en apnée sous l’eau, les yeux fermés tandis qu’elle appréciait le contact de l’eau salée contre ses lèvres. Elle sortit de l’eau et se lécha légèrement les lèvres avant de nager quelques brasses dans l’eau. Puis, elle nagea sur le dos, fit quelques mètres en crawl avant de commencer à nager de nouveau sous l’eau. On aurait presque dit un poisson dans l’eau car elle nageait souvent mais bon, elle adorait l’eau et tous les bienfaits de la natation. Puis, elle sortit de l’eau et se releva sur ses jambes. Souriant à Matthew de toutes ses dents, elle s’essora les cheveux avant de lui adresser la parole.

« Elle est un peu fraîche quand on rentre mais sinon, elle est bonne. »

Mackenzy eut un sourire. C’est vrai qu’elle était fraiche mais une fois que tout est passé, ça allait. D’ailleurs, elle frissonna légèrement lorsqu’elle sentit une petite brise d’air sur ses épaules. C’était vrai, on était mieux à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ainsi, la jeune femme s’assit dans l’eau, souriant au Dryness en face d’elle. Puis, elle étira ses jambes légèrement. Peut-être qu’il préférait regarder les étoiles mais elle, elle préférait nager. C’est comme ça, elle aimait bien l’activité physique quoique celle mentale était aussi très intéressante à cultiver. Elle fit la planche et ferma doucement ses yeux, appréciant ainsi le contact de l’eau froide contre son corps. Pour une fois, elle réussissait enfin à se vider l’esprit ce qu’elle n’avait pas réussi à faire depuis le début de la soirée.

Mack sourit en le voyant entrer doucement dans l’eau. Qu’elle frilosité, vraiment ! Elle sourit en le voyant rentrer doucement et précautionneusement dans l’eau. Une fois qu’il fut rentré dans l’eau, elle se reçut soudain une vague de liquide froid dans le visage. Elle allait juste rajouter un truc et toute l’eau s’engouffra dans sa bouche. Toussotant et crachotant de partout, la jeune femme se redressa et mit au moins cinq minutes pour pouvoir retrouver un goût de salive normal^^ Puis, elle se retourna et ne vit plus de Matthew à côté d’elle. Mais où était-il donc passé ? Elle le cherchait des yeux et l’obscurité ne l’aidait pas. Doucement, précautionneusement, la jeune femme commença à avancer dans l’eau, ses pieds s’enfonçant dans le sable. Ses mains sur l’eau provoquaient des oscillations à la surface limpide tandis que les yeux bruns de la jeune femme essayaient de distinguer les changements de forme afin de trouver le Dryness. Apparemment, c’était un pro en apnée. Elle inspira profondément et poussa sur ses jambes, plongeant dans le liquide froid. Ses yeux se fermèrent sous l’eau tandis qu’elle lâchait un peu d’air par sa bouche. Elle replia ses bras contre son corps tandis qu’elle poussait sur ses jambes. Restant en apnée sur cinq mètres, elle ressortit à la surface et le distingua enfin. Il était en train de nager au loin. Les yeux de l’Asiatique se plissèrent tandis qu’elle nageait silencieusement dans l’eau froide, ses mouvement s ralentis par sa quête de ne pas faire de bruit ou alors le moins possible. Elle continua ainsi à nager à dix mètres du jeune homme. On aurait put croire un léopard qui attendait sa proie^^ Mais en fait, ce n’était rien de tout ça, juste une manière pour la petite blonde toute colorée^^ de se changer un peu les idées. Elle traqua ainsi sa ‘proie’ pendant quelques minutes.

*A l’attaque !*

La jeune femme nagea plus rapidement, étirant ses membres et poussant sur ses bras dans l’eau, restant tout pour autant discrète. Elle continua de nager pendant une ou deux minutes puis, d’un coup, elle passa à côté de Matthew et lui jetta une vague d’eau à son tour avant de se retourner et de partir en crawl vers la côte, s’éloignant du Dryness avec vitesse et fluidité.

[ Pas d’inspi, nul. Diso’ d’avoir mit autant de temps pour répondre ]

[Moi, non plus]

Matthew avait le corps recouvert d'une eau salée et assez froide à vrai dire. Pour le jeune homme c'était sa première baignade en mer. l'océan il ne la connaissait que par les livres et par ce qu'ils racontaient. Mais ce soir là , il pouvait se faire sa propre idée de la chose. Il fallait avouer que le contact de la mer sur le corps était agréable. Le jeune homme donna un coup de jambes dans l'eau remontant à la surface. Il respira profondément aspirant les légers embruns qui s'élevait dans le milieu de cette nuit étoilé. Il passa sa main dans ses cheveux , remettant en place ceux qui lui rentraient à moitié dans les yeux , les piquant par la même à cause du contact de l'eau salée. Il remarqua rapidement qu'il s'était prit les pieds dans ses algues. Le jeune homme fit quelques pas se délivrant de l'emprise végétale.
Le jeune homme posa son regard sur l'endroit ou Mack avait élu domicile quelques minutes plus tard. Il remarqua rapidement qu'elle n'y était plus. Matthew sculpta alors l'horizon , essayant d'apercevoir la jeune femme qui souhaitait sûrement se venger. Matthew allait replongé quand il reçut une vague froide dans le visage. Il tourna la tête observant la jeune femme qui venait de s'enfuir. Oui elle avait réussi son coup , mais la guerre ne faisait que commencer. Il la regarda s'enfuir lui laissant quelques mètres d'avance.
Le jeune homme enfonça ses pieds dans le sol afin de prendre de l'impulsion. Il suivit Mack rapidement. Matt était très doué en crawl , à vrai dire , au collège et au lycée , s'était bien son sport fétiche.
Le jeune homme arriva rapidement à la hauteur de la jeune femme. Il la regarda d'un air faussement sadique , l'attrapa par la taille et la lança avec facilité de l'autre côté. A vrai dire Mack était très légère, et donc très facile à lancer.

" 2- 1"

Matthew posa son regard sur la jeune femme , attendant avec un certain plaisir la réaction de celle ci. Il remarqua que finalement en bougeant , la froideur de l'eau s'oubliait très vite , laissant place au calme de la nuit et a leur jeu enfantin.